Joie pour notre monde !
J’ai conservé cette carte de Noël, reçue il y a quelques années, vu l’importance de ce message. Encore faut-il avoir fait la paix avec quelques souffrances. En y réfléchissant, je me suis rappelée la visite de Kim Thüy dans le cadre d’un brunch conférence organisé par le Festival du cinéma international chez nous. J’ai pu observer son humanisme, sa facilité de contacts à la voir circuler de table en table tout sourire, l’oreille et le cœur attentifs. Elle communique avec spontanéité, simplicité et humour son enthousiasme, sa joie de vivre. J’entends encore ses rires comme en écho. On ne peut rester insensible à son parcours. Enfant « j’étais plate, peureuse et faible » confie t’elle. Elle a dû fuir son pays en guerre dans des conditions fort éprouvantes pour se laisser atteindre par l’accueil des gens de chez nous qui, à travers sans doute quelques maladresses, quelques inconforts ont su manifester « une dose immense d’affection et de bienveillance ». Nous connaissons son rayonnement à travers le monde. Ses écrits, réalisés dans recueillement et la solitude, font vibrer. De nombreux prix prestigieux en témoignent. Ses écrits l’ont amenée à voyager dans de nombreux pays. Elle déclare pourtant ne pas être faite pour ce genre de vie! Son sens des responsabilités l’amène à accepter les invitations, fort nombreuses, pour transmettre ce que la vie lui a apporté. Elle dépasse alors ses peurs et ses fatigues. Chaque partage dans l’ouverture du coeur, « donne sens à ses succès ». Je retiens sa fierté de Québécoise, ses accents sur la beauté « qui rend libre ». « C’est correct » répète t’elle souvent: pas de jugement écrasant. Je retiens, particulièrement, sa faculté incroyable de voir ce qu’on ne voit pas: l’invisible, le sens caché. Place de choix, dans mon décor, à cette crèche achetée au Vietnam qui, pour moi, porte un message de paix et de joie à cultiver…
Lucie Trudel,