Je médite sur l’état du monde.

Il me parait de plus en plus étrange.

Les Cowboys fringants le chante : ‘ce monde tient avec de la broche’.

 Chacun tire sur son bord de la couvarte!

 Sauve qui peut! Chacun pour soi! Et Dieu pour tous!

 Je m’assoupis dans un demi-sommeil, le Créateur me glisse un mot pour que je vous le partage. En voici l’essentiel.

 ‘Ça me tracasse beaucoup, dit Dieu, cette manie qu’ont plusieurs de se regarder le nombril au lieu de regarder les autres.

J’ai fait le nombril sans trop y penser, comme une tricoteuse qui arrive à la dernière maille et qui fait un nœud comme ça pour que ça tienne à un endroit qui ne paraît pas trop… J’étais trop content d’avoir fini.

L’important, pour moi, c’était que ça tienne. Et, d’habitude, ils tiennent bons, mes nombrils; mais ce que je n’avais pas prévu et qui n’est pas loin d’être un mystère – même pour moi, Dieu!-, c’est l’importance que plusieurs accordent à ce dernier petit nœud intime et bien dissimulé.

Oui, de toute ma création, ce qui m’étonne le plus et que je n’avais pas prévu, c’est le temps que plusieurs prennent à se regarder le nombril au lieu de regarder les autres.

Comprenez … J’hésite … Je me suis peut-être trompé …

Si c’était à recommencer, si je pouvais refaire un rappel général, comme les grandes compagnies de voitures, si ce n’était pas trop de tout recommencer, je leur placerais le nombril en plein milieu du front! Comme ça, au moins ils seraient obligés de voir le nombril des autres!’

Le Créateur