Rayon de lumière

Ginette Harvey

Je marchais en ville. Il pleuvait, il faisait froid et il ventait.  Je me disais que je n’avais jamais rencontré d’aussi pénibles conditions.  J’avais hâte d’arriver.

Je rencontre le regard d’un homme, visiblement démuni, à l’abri de la pluie et du vent, sous le porche d’un commerce.  Nous nous saluons de la tête, puis, il me dit:  « On est chanceux, y a pas de guerre icitte ! ».

J’acquiesce brièvement, estomaquée.  Voilà bien le dernier message auquel je m’attendais: une remarque juste et positive, voire reconnaissante, envers la vie ! Il devait bien être aussi gelé que moi.  Cependant, il n’exprimait pas son inconfort.

Je poursuis ma route et me surprends à oublier le mauvais temps, à apprécier de ne pas craindre une bombe, de ne pas être obligée de migrer, poussée par la destruction de mon habitat et/ou par une misère insoutenable.  J’adresse une prière à Dieu:  « Père, sois remercié pour mon confort et pour ma sécurité ! Je te supplie de tout mon coeur de soulager la misère de tant de miséreux ! Que justice et dignité leur soient rendues ! »

Cet homme m’a donné une bonne leçon !  Je vais m’exercer à garder le regard sur les nombreuses chances de ma vie, malgré les « malgré ».  Je vais tenter d’être positive et de répandre de la joie en exprimant des messages positifs, encourageants.

Jésus nous dit:  « Vous êtes la lumière du monde. » Matthieu 5:14. Comme cet étranger m’a éclairée et réconfortée, je vais tenter, au fil des jours, d’ajouter un peu de lumière, par mes paroles, par mon sourire, par des gestes concrets de partage, particulièrement à l’approche des  Fêtes.

Merci à vous, Monsieur le Philosophe démuni !