Retour de Compostelle
D’Oviedo à Compostelle, 334 km. À pied, c’est toute une trotte! Du 1erau 15 août dernier, avec sept autres personnes, j’ai marché.
Pèlerinage où entre, par les pieds, la mémoire des sommets, des raidillons, des descentes, des plateaux, des sentiers de chèvres, des éoliennes, des chapelles, des cathédrales, …
Se forge aussi la détermination. Un pas à la fois, poco a poco, chacun / chacune se découvre capable de beaucoup plus!
Que de rencontres: de Russie, d’Allemagne, du Danemark, d’Écosse, d’Angleterre, de Belgique, de France, d’Italie, de Chine, d’Israël, de Hollande, de Croatie, de Slovaquie. Et nous huit du Québec.
Que de moments intenses: le soleil levant, les brumes du matin, les musiques partagées, quelques instants de prière au secret d’une chapelle, dans un coin retiré ou dans le baroque de la cathédrale …
Au Finisterre, point le plus occidental de l’Europe continentale, la mer, l’immensité qui annonce l’Amérique… où il nous reste à construire un avenir.
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J’y ai eu un étrange dialogue avec le phare. Il m’interpelle:
«Je ne sers que la nuit où quand la mer se déchaîne. Sous le soleil ou par un calme plat, je suis un serviteur inutile. Et toi?
– Moi? Je suis un prêtre, un serviteur inutile dans une société virtuelle. À quoi peut bien servir l’appel de l’Évangile à nous aimer les uns les unes les autres, à prendre soin des plus vulnérables dans une société qui ne vise que la rentabilité et l’excellence?»
Le phare et moi, nous nous sommes compris.
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Le chemin primitif d’Oviedo à Compostelle est une marche à recommander.