« J’étais étranger… »
Tout au long des dernières semaines,
nous avons souvent entendu des informations concernant les refus d’accueillir les migrants en provenance du Sud qui cheminent vers les États-Unis. En d’autres régions comme la nôtre, sans parler de net refus, on devise sur la réduction de 20% le nombre d’immigrants. Sans parler de ces autres qui, au péril de leur vie, dans des embarcations de fortune, cherchent de la sécurité. Oublions-nous qu’ils fuient la dictature, la guerre, les gangs de rue, la misère, la prostitution ou la famine? L’approche des Fêtes accentue leurs cris.
Comment être solidaires et, dans une conscience mondialisée, comment peut-on continuer de dresser des murs au lieu d’ouvrir les portes de nos cœurs? Je sais bien qu’il y a des intérêts humanitaires, économiques et politiques derrière ces décisions… Mais ces intérêts passent-ils devant la conscience? Même si nous n’avons pas toujours les leviers pour nous exprimer ou agir, demandons-nous cependant de quel «clan» nous sommes …
Avons-nous oublié la douloureuse expérience de captivité de la Sainte Famille de Nazareth, tel qu’elle nous est transmise dans les récits évangéliques : « Comme il n’y avait pas de place pour Marie et Joseph dans la salle commune ou dans les auberges environnants, ils furent forcés de s’installer dans un abri pour que Jésus puisse au moins voir le jour dans une mangeoire » …
Après tant de siècles, dans notre société postmoderne, a-t-on évolué tant que cela? Je ne peux me résoudre au refus d’accueillir quand ma conscience humaine et chrétienne me rappelle sans cesse la parole de Jésus : «J’étais étranger et vous m’avez accueilli …» (Matthieu 25, 35). J’en appelle à ce sens de l’accueil qui peut toujours transformer le monde, enrichir notre société de même que nos cités et nos familles, quand nous sommes mis au contact des autres cultures. Les nouveaux venus nous appellent à plus d’humanité! « Voici que je me tiens à la porte et que je frappe… »