Silencieuse présence
Avant ces derniers mois, je n’ai jamais été rejoint de toute ma vie par la maladie, ni de quelque mal pernicieux. En cela, j’ai été chanceux. Combien de fois, ai-je été appelé à visiter et à accompagner des grands malades?
À toute chose, il y a un côté positif : mon état actuel me dicte mieux des comportements que je sens et sais salutaire pour toute personne malade. Le réflexe premier quand on visite un malade est le fameux «comment çà va?», alors que l’on sait que çà ne va pas bien et que la maladie est toujours inconfortable.
Ne vaut-il pas mieux d’arriver avec le sourire, un simple bonjour, une poignée de main, la joie de revoir et de visiter, sans poser de questions?
Une présence silencieuse s’avère déjà un très bon réconfort. Cette consolation dit plus que bien des questions auxquelles la personne malade ne sait que répondre. Pourquoi ne pas laisser à la personne malade les premiers mots pour accueillir, si elle le peut? Veiller quelqu’un et se tenir en sa présence, qu’il en soit conscient ou non, est déjà un grand geste de solidarité et de compréhension. Geste réconfortant, geste compatissant. Le silence est parfois geste et parle plus que tout. Il est geste de respect.
Demain, en Église, c’est la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie. Cette mère des vivants n’a prononcé que peu de paroles, d’après ce que nous en disent les évangiles. Mais elle s’est tenue là, toujours, et particulièrement aux temps d’épreuves et de souffrances. Pourtant elle est reconnue et admirée comme être de tendresse, silencieuse présence, femme de grande compassion. «Adoucissante fraîcheur», comme disent les spirituels. Apprenons d’elle! Et reconnaissons-la dans le silence de notre présence. Elle indique un chemin.