La famille Dufour est arrivée de la vieille France en 1691, à Baie-Saint-Paul, en Charlevoix. Elle a participé à l’aventure coloniale. Le musée de l’Amérique française de Québec renforce la fierté d’y avoir planté une présence française que nous continuons. Combien de villes étatsuniennes ont été fondé par nos familles : Détroit, Saint-Louis, La Nouvelle-Orléans, Bâton-Rouge, etc.

Ma grande famille a fêté ses trois cents dans les Amériques en 1991. Nous étions plus de six cents Dufour. Heureuse souvenance des départs courageux de la vieille Europe et des faits glorieux de l’ensouchement en ce pays neuf : la plaine du Saint-Laurent, les coureurs de bois, l’exode vers les États de la Nouvelle-Angleterre, la migration vers le Saguenay, etc. Quelle histoire!

Dans mon enfance et jusqu’à récemment, personne ou presque n’était sensible au fait que le ‘pays découvert’ était déjà habité. Les populations autochtones étaient reléguées dans des réserves fédérales ou assimilées à la communauté blanche quand on ne cherchait tout simplement pas à les faire disparaître. C’est une page occultée de notre histoire nationale. Et il est facile d’imputer au général Amherst -dont une rue porte encore le nom à Montréal!- la distribution de couvertures infestées pour affaiblir la résistance des troupes du chef Pontiac en révolte contre le conquérant britannique.

Il me semble heureux que le 21 juin, journée des Autochtones, précède de quelques jours notre fête nationale. Ne nous ont-ils pas précédés sur ces terres?

Il me semble que le temps est venu de regarder notre histoire avec lucidité pour bâtir l’avenir dans la solidarité.