Le 23 mai, je soulignerai 39 ans d’ordination.

Déjà!

L’église Saint-Joseph était pleine.

Quel évènement. Quelle fête. Quelle joie.

Que s’est-il passé depuis? Nous longeons un passage étroit.

Nos rites et nos enseignements ne nourrissent plus.

Les gens se bricolent du ‘religieux’ qu’ils appellent du ‘spirituel’.

Le paysage catholique se redessine à partir des Évangiles.

La personne et le message de Jésus parlent plus que les règlements et les commandements.

Le vendredi saint dernier, sept jeunes entre 16 et 30 ans m’ont tenu en éveil pendant plus de deux heures : peut-on établir un lien entre l’exécution de Jésus et ce que ces jeunes vivent?

Quelque chose se passe : aurons-nous la patience d’accompagner cette gestation?

Y aura-t-il encore des prêtres? Je crois avoir été un prêtre plutôt bon -ce qui n’exclut pas plusieurs bêtises! À mon avis, les prêtres ne précèdent pas les communautés. Il importe que se forment des communautés au sein desquels quelques personnes se rendront disponibles pour servir comme prêtres. Ça ne se commande pas. Ça surgit d’une expérience de foi.

Avant qu’un prêtre ne se lève, n’importe-t-il pas qu’une communauté se forme, qu’elle assume sa mission dans le monde réel d’ici? Non pas restaurer l’Église; mais être l’Église ici et maintenant. Une Église où le Souffle de Dieu suscite la Joie dans l’espérance, une Église en service, une Église que Dieu devance.

Rénal Dufour, prêtre et curé