Perte de contrôle
Dans nos vies, nous cherchons à avoir le plus grand contrôle possible sur ce qui nous arrive. Nous planifions nos journées, nos années, notre carrière, notre retraite… Les personnes en santé et plus fortunées sont à même de prévoir davantage que les autres. Des lois récentes poussent ce contrôle jusqu’à permettre à certains de décider du moment de leur mort.
La pandémie est dramatique pour plusieurs à ce niveau : elle a défait nos projets, nous a empêchés de prévoir avec certitude et nous amène maintenant à nous demander si les choses reviendront un jour comme avant. Cette perte de contrôle est pour un bon nombre source de frustration et d’angoisse.
Mais n’est-ce pas là l’occasion de réaliser que l’idéal ne se trouve pas nécessairement dans un contrôle total? D’ailleurs, malgré nos efforts, bien des aspects de nos vies s’imposent à nous sans que nous ne puissions rien y faire. Nous avons le choix d’en être brimés ou d’apprendre à composer avec cette réalité.
Dans la foi chrétienne, ce à quoi nous sommes appelés, ce n’est pas de tout décider par nous-mêmes, d’écarter tout imprévu. Au contraire, nous nous formons à la confiance et à l’abandon à Dieu. Nous croyons que ce dernier est constamment bienveillant envers nous et nous soutient, quoique la vie nous réserve. Perdre le contrôle, ce peut donc être une opportunité pour découvrir comme il est bon de nous en remettre à quelqu’un de plus grand qui nous fait grandir par ces événements imprévus.
+ Guy Boulanger
Évêque de Rouyn-Noranda