Espace et légèreté
La vie est mouvement jusqu’au cœur de nous-mêmes! Ce qu’il peut s’en passer des choses: pensées, émotions, aspirations profondes, réalisations, désillusions, chagrins, joies nouvelles…il arrive un moment où on a besoin de plus d’espace et de légèreté dans notre tête, notre cœur et dans notre environnement et ce, sur le plan personnel et collectif. Les centres d’archives y contribuent.
Mon conjoint, Guy Lemire, croyait beaucoup à ces consultations, à l’importance de s’inspirer de l’histoire, du courage et de la détermination des anciens pour mieux saisir ce qui se passe dans le moment présent et s’adapter, consentir aux changements nécessaires. J’y songe car je m’attarde, ces temps-ci, à nos documents de famille. J’y mets du temps. Fort nombreux, ils me donnent du fil à retorde dans cette inévitable recherche. J’aime les relire, tirer des leçons, mais conserver quoi ? déchirer quoi ? brûler quoi ? les ranger où ? Bien sûr, plein de souvenirs refont surface, plein de textes contribuent encore à éclairer ma route, à me ravir et à avoir le goût de partager. Que faut-il léguer aux générations futures qui puissent leur communiquer l’essentiel, leur donner « des racines et des ailes » pour contribuer à bâtir, à aimer ? On peut éprouver un goût d’espace et de légèreté dans nos maisons devant les boîtes accumulées. Je suis de la génération du papier !
Un tel besoin existe aussi dans notre vie intérieure : s’alléger pour accueillir « ce qui révèle notre beauté véritable; nous fait rencontrer cette partie de nous-mêmes nous reliant aux fleurs dans les prés, aux nuages dans le ciel; nous fait ressentir la lumière comme vibration bienfaisante; retrouver toutes les parties de nous-mêmes reliées, alignées, sensibles, puissantes, chaleureuses; nous fait nous rencontrer sans faire de détour » extrait d’un texte de Margot Lemire retrouvé avec ravissement et reconnaissance. Dans le calme et le silence, choisir, renoncer, prioriser…