Des ados et de la foi
J’ai la joie de croiser de temps à autres quelques jeunes de 17 ans, en fin du secondaire. La plupart vivent dans l’innocence d’une jeunesse dorée. Ils rêvent d’après-bal et d’open. Comme Arthur Rimbaud vers 1870 :
‘On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
– Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
– On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits – la ville n’est pas loin –
A des parfums de vigne et des parfums de bière …’
…
– On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade.
Mais des questions existentielles commencent toutefois à les tarauder.
Quel sens donner à sa vie? Qu’est-ce qu’être libre?
Comment choisir ce qu’il y a de meilleur pour soi et pour les autres?
Et l’un murmure : ‘Dans l’autobus qui nous ramenait à la maison, Paul et moi, on s’est posé des questions profondes. Tu sais, ça ne parait pas toujours; mais je réfléchis, des fois.’
Comment ne pas les aimer? Le tragique de la vie leur pend au bout du nez et la plupart n’ont pas de mouchoir pour s’essuyer!
De qui croiseront-ils la route dans les nuits noires? Qui les aiguillera pour ne pas perdre le nord? Qui leur inspirera confiance?
Je te confie, Seigneur, ces ados que Tu aimes.
Ils ne sont pas sérieux, ils ont dix-sept ans.