Choisir, c’est renoncer
Entre deux maux, sans doute faut-il choisir le moindre. Mais entre deux biens, lequel choisir?
Dans leur film Les Chiens-loups, Dominic Leclerc et Alexandre Castonguay conduisent une longue méditation sur la fable de La Fontaine, Le Loup et le chien.
Un chien choisit son confort. Un loup choisit sa liberté. Image de ce que nous vivons jour après jour. Choisir ceci, c’est renoncer à cela. À vouloir ceci et cela, on épuise les ressources disponibles. Au-delà de la tragédie qui se joue au niveau personnel, cette fable et ce film dessinent la tragédie qui se trame au niveau planétaire.
L’avenir de la planète est en jeu : y vivre plus sobrement plus longtemps ou l’exploiter jusqu’à ce qu’elle nous rejette. La relation entre nos modes de vie et la Terre qui nous abrite est déterminante : le décompte est commencé. Certes, certains rêvent de coloniser la Lune et Mars. Pour les mener aussi à une exploitation fatale. Il sera plus facile -et moins coûteux- de limiter nos appétits sur terre. Le Québec a dû sortir de l’exploitation de l’amiante. Ça a été un virage difficile pour la région d’Asbestos. Cette ville – qui veut même aller jusqu’à changer son nom! – continue de grandir. Ce me semble un exemple de ce que nous pouvons réussir comme société. Il faut sortir des énergies fossiles en faveur d’énergies renouvelables. On a marché sur la lune! C’est comme un gros rêve réalisé. Alors, le temps n’est-il pas venu de rêver la Terre?
Et choisir la Terre, c’est renoncer à la détruire.
Rénal Dufour, prêtre et curé