Aller aux sources
Lors de ma dernière chronique, La force d’avancer, j’ai fait l’erreur de me fier aux ouï-dire concernant le bloc erratique d’Amos. Le récit détaillé m’a éloignée de la légende pour me rapprocher de la vérité tout aussi riche sur le plan symbolique.
Le bloc erratique de 16 tonnes, cueilli dans une forêt près du village de St-Mathieu, a été transporté par un fardier jusqu’à l’entrée de la ville pour parcourir sur des rouleaux de bois un peu plus d’un kilomètre. Plusieurs membres de groupes sociaux (une cinquantaine minimum) se sont relayés, chaque matin pendant une dizaine de jours, pour le tirer, le rapprocher de la maison de la culture où il prendrait place, couleurs et sens.
Cette réalisation dans le cadre d’un symposium, symbole de la force du travail collectif, demeure un exploit remarquable. Elle a demandé une préparation très sérieuse pour établir le poids exact, la force d’attraction et les mesures de sécurité nécessaires. Plein de rencontres ont aussi permis d’intéresser la population. On attribue d’ailleurs à ce phénomène d’appropriation du milieu le fait qu’on ait pu traverser tous les obstacles pour arriver à bon port. Un bloc rocheux méconnu fut transformé en œuvre d’art où des mains d’enfants incrustées dans la pierre parlent de la vie, celle d’hier, de maintenant et de demain. La Société d’histoire et la Maison de la culture conservent le récit de ce parcours fabuleux.
Aller aux sources permet d’intégrer et de partager, sans trop de fausses notes, ce qui fascine et inspire!