Amoureux de la région
Guy Lemire, mon conjoint, est décédé il y a dix ans. En revenant d’un voyage à Québec en 1996, j’ai réalisé une longue entrevue avec lui dans le but de partager ses propos à mes enfants, leur seul cadeau de Noël cette année-là. Je lui rends hommage en vous livrant cet extrait où je fais facilement un lien avec ce que nous avons à vivre en cette période tout-à-fait spéciale : « J’aime rester dans une région qui demande toujours des efforts. Une région comme l’Abitibi-Témiscamingue demande toujours un effort de survie, de débrouillardise, d’entraide humaine, de combat contre les forces de la nature, contre le fait d’être un oublié, un marginalisé (songeons à la tendance actuelle à centraliser les directions des ministères en Outaouais). Cela nous maintient alertes humainement parlant et ça va nous empêcher peut-être d’être en déséquilibre quand vont arriver des grands bouleversements de société. Je pense que toute l’évolution de la technologie et d’accès à l’information vont nous donner l’illusion que la vie est toujours en bouleversements, en bing bang. De plus en plus, il va être important de valoriser tout ce qui s’appelle stabilité là-dedans. La stabilité, on va la retrouver au plan humain intérieur d’abord, au plan spirituel, au plan de la famille et au plan de la communauté. Il va falloir faire de grands efforts pour établir une forme de stabilité émotive à travers toute l’instabilité que la technologie de l’information, l’électronique, les métaux nouveaux et la vitesse vont nous donner ». Trouver notre équilibre dans la confiance, l’engagement, l’attention, la bienveillance entre nous…