« Il n’y a pas d’ouverture à la grâce pour l’être attaché à sa sécurité. »

Marquet, Denis, Osez désirer tout, Flammarion 2019, 287 p.

Je veux recevoir la grâce de Dieu. Je veux avancer sur le plan spirituel.

Comment recevoir la nouveauté de l’avancement ou des lumières nouvelles si je suis fermée, recroquevillée, crispée sur ma sécurité?

C’est quoi ma sécurité? Ma logique qui veut tout expliquer? Ma routine quotidienne? Les relations qui m’entourent? Ma sécurité financière qui passe avant tout? Ma santé et ma forme physique?

Certes, une certaine sécurité en ces domaines est ingrédient de mon bonheur. Mais si mes efforts pour l’obtenir et la maintenir envahissent l’espace dont j’ai besoin pour ma relation à Dieu, je deviens imperméable à la grâce.

J’anesthésie, j’oublie ma souffrance devant l’impasse fondamentale: comme tout humain, je suis remplie d’un désir d’amour infini alors que je vis, confinée dans une condition humaine limitée. Si je reste rivée sur ma sécurité terrestre, je ne sens plus mon besoin de secours, d’aide pour avancer. Je m’enferme dans mon habitude de me débrouiller toute seule. En un mot, je deviens auto-suffisante.

Je ne connais plus la joie de demander, de recevoir l’amour de Dieu, de me sentir accompagnée, guidée par la grâce dans la nouveauté du quotidien, la joie de l’enfant en relation de confiance.

Dieu respecte ma liberté. Lui aussi désire vivre la joie de la relation à moi. Il attend que je l’invite, que je lui ouvre mon cœur, mon esprit, pour me rendre visite et déverser en moi son amour infini. Celui-ci m’apporte sa paix, sa lumière, sa douceur, sa force. C’est pour cette relation qu’Il m’a créée.

C’est Lui la vraie sécurité. Il est sûr que je viens de Lui et que je retourne à Lui.