Coquelicot blanc
La mémoire des guerres de 1914 à 1945 s’estompe. Les témoins se réfugient dans les cimetières. Les horreurs que plus d’un avait juré de ne plus permettre ou de ne plus tolérer se font lointaines. La conscience actuelle oblitère les victimes civiles et militaires : les camps, les massacres et les famines disparaissent derrière les intérêts nationaux, les besoins d’énergie et les moyens de s’en procurer.
Le pape Paul VI, le 4 octobre 1965, à la tribune des Nations-Unies, supplie : ‘Plus jamais la guerre’.
C’est devenu parole de poète; mais ça me mobilise encore. Comment le faire savoir?
Je choisis de porter un coquelicot blanc pour demander que cessent les guerres.
Pour que cessent les guerres, il importe que cesse aussi le commerce des armes. Les victimes de la guerre au Yémen suscitent de la compassion. Mais avec quelles armes les tire-t-on? Le Canada a un contrat de ventes d’armement à hauteur de 14 milliards de dollars. C’est pas de la petite bière. Or, le Canada n’est pas innocent. Pour mettre fin à ce contrat, il faut un gouvernement qui s’y décide. Or, un gouvernement s’élit par une communauté politique. Qu’avons-nous fait de notre DROIT et de notre DEVOIR de voter le 21 octobre dernier?
Ni l’Église ni l’Évangile n’ont à dicter leurs devoirs aux États, mais l’un et l’autre doivent les interpeller. L’urgence climatique sollicite des budgets considérables : un climat de paix pourra soutenir l’engagement pour la Terre.
‘Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.’ Évangile de Matthieu, chapitre 5, verset 9.