Désespoir!
Au Québec, c’est un juron qui rimait avec ‘Bouleau noir’ qu’Alexis Labranche crachait pendant que son amoureuse, Donalda Laloge, priait sainte Misère.
Y a-t-il un lien entre la misère et le désespoir?
Il me semble.
Le temps est à la misère. Non pas toujours par manque d’argent. Mais par manque d’idéal. Perte des repères, du sens et de la transcendance.
En effet, que signifie la vie quand elle se referme sur elle-même? Quand elle n’ouvre plus sur du davantage, du semper major?
Si le bonheur se ramène à manger, boire, dormir, orgasmer, alors, quand tout s’effiloche, il n’y a plus de bonheur possible et ne vaut-il pas mieux en finir? Avec soi-même et, warum nicht, avec le monde lui-même!
Ce me semble la grande misère du temps présent. Moins de cause qui rassemble, moins de projet qui mobilise, plus de soleil au-dessus de l’horizon. Tout sombre dans la grisaille, puis dans le noir.
Vivre, c’est courir le plus vite possible dans une cage d’écureuil.
On fuit : des chercheurs préparent la colonisation de la planète Mars.
C’est la fin du monde : Michel Rodrigue en est convaincu, Dieu le lui a dit.
Droit dans le mur : les collapsologues en font la démonstration.
Donner un sens à sa vie devient quasi héroïque.
Mais c’est possible.
Il y a de l’espace pour s’engager en faveur des autres.
Si l’on regarde autrement : ‘Ils vous promettent la lune, nous simplement, la terre!’
Je choisis d’espérer et d’aimer. Ici et maintenant.
L’espérance, c’est tout ce qui reste quand il n’y a plus aucun espoir.