La gênante Église
L’Église catholique fut pendant des années constitutive de l’identité du peuple québécois et une source de fierté. Mais les temps ont bien changé. On se plait maintenant à la décrire comme une institution rétrograde marquée par des scandales et incapable de comprendre le monde actuel. Raconter les erreurs commises dans le passé et celles d’aujourd’hui permet de se convaincre qu’on fait bien de ne plus être identifié à elle.
Les gens qui demeurent impliqués en Église ne vivent pourtant pas dans le passé et sont lucides face à ce qui se passe. Les erreurs leur font mal, mais ils ont besoin du Christ ainsi que de frères et sœurs avec qui vivre son Évangile.
Plusieurs disent avoir pris leur distance non pas en raison du message du Christ auquel ils adhèrent, mais ne peuvent accepter l’institution qui l’annonce. Mais pour que l’Église devienne parfaite, il faudrait que nous la quittions tous, moi le premier. Mais si nous continuons à la rejeter, qui annoncera aux générations montantes l’amour, le don de soi, l’attention aux plus petits? Qui enseignera la prière, l’accueil bienfaisant de la miséricorde de Dieu, la communion avec Dieu et avec nos défunts, l’espérance d’une vie éternelle? L’Église est celle qui fait connaître toutes ces réalités si belles.
Il est peut-être temps, comme le font les jeunes adultes vis-à-vis de leurs parents, de réviser notre relation avec notre mère Église. On pourra alors réaliser que, même si elle est imparfaite, c’est elle qui nous a inculqué des éléments fondamentaux de notre vie et que, sans le support d’une communauté, il nous est difficile de continuer à les vivre et surtout à les transmettre.