La peur est un sentiment normal chez l’être humain. Elle permet parfois de prévenir d’un danger, d’éviter ou de se préparer pour des situations difficiles. À d’autres moments, elle nous domine sans savoir d’où elle vient. Pourquoi des gens craignent-ils les araignées, les hauteurs, la noirceur alors que d’autres n’ont pas une telle peur? Elle est parfois injustifiée ou disproportionnée.

Je vous avoue que j’ai une peur face à la situation du monde actuellement. Ma peur, c’est que l’on soit dominé par la peur pour orienter l’avenir. Il me semble que plusieurs pays se donnent des gouvernements ou adoptes des politiques qui sont dictées par la peur. Prennent le pouvoir des dirigeants autoritaires qui proposent des solutions simplistes pour régler des problèmes complexes.

Plutôt que de chercher à unir les peuples, ils montent les gens les uns contre les autres. Plutôt que d’aider les peuples ou les individus dans la misère, on accentue l’idée qu’ils sont dangereux et qu’il faut couper toute relation avec eux.

S’il est normal d’avoir peur face au pauvre, à l’étranger, à la personne différente, ce n’est pas en augmentant la distance avec eux que la peur sera surmontée. C’est bien plutôt en créant des liens, en découvrant que l’autre est un humain, comme nous. Il cherche, à sa façon, à se tailler une place dans ce monde.

Le chemin de la peur est facile, naturel. Le chemin de l’amour est exigeant. Il y a deux mille ans que le Christ nous y invite et nous avons toujours peine à l’emprunter.