Les excuses du pape à trois niveaux
Monsieur Justin Trudeau et son ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, exigent depuis longtemps que le pape François présente des excuses au nom de l’Église catholique pour les violences faites aux Autochtones dans les pensionnats catholiques
À Edmonton, le pape François entame un ‘pèlerinage pénitentiel’ et demande pardon pour le mal subi par les Autochtones, un mal incompatible avec l’Évangile’.
Il articule les demandes de pardon à trois niveaux. Je prends l’exemple de l’arbre.
D’abord, au niveau des racines. Pardon pour la culture européenne qui se voit supérieure à toutes les autres et ne conçoit d’avenir possible que l’assimilation des inférieurs.
Puis, au niveau du tronc. Le projet d’assimilation est un projet politique de l’État fédéral. Mais l’Église catholique se fait complice en acceptant la gestion des lieux de destructions des cultures autochtones : les pensionnats.
Enfin, au niveau du feuillage. L’État fédéral ne subventionne pas comme il convient pensionnats Les communautés catholiques y engagent des ‘bras’ et ce qui devait arriver arriva!
Couverts par la certitude de la supériorité culturelle, complices de l’État fédéral, des prédateurs ont libre jeu. Les prédateurs agissent dans un cadre ‘protégé’ par le projet fédéral d’assimilation et ‘légitimé’ par la certitude de la supériorité culturelle.
Le pape pouvait-il demander plus pardon ?
Pour l’Église catholique, le pape s’est mouillé.
Les excuses des Oblats de Marie-Immaculée en 1991 n’avaient pas suffi.
Qu’en est-il, Messieurs Trudeau et Miller, pour les pensionnats anglicans, dont la cheffe est rien moins que la reine elle-même ? Qui osera demander à la reine de s’excuser au nom de l’Église anglicane?