L’oubli
La crainte de l’oubli fait de plus en plus partie de nos vies. Depuis que se sont répandues certaines maladies affectant la mémoire, nous sommes à l’affut des moindres signes de défaillance à ce niveau. Si cette peur est si importante, bien plus que pour d’autres maladies, c’est que l’on touche à l’essence de ce que nous sommes. En effet, ce que nous nous rappelons des personnes et des événements, c’est ce qui définit une bonne part de notre identité, c’est notre point de vue unique sur le monde.
Cette mémoire, nous savons que nous pouvons l’exercer. Cette pratique devient de plus en plus populaire alors que la vie actuelle le fait moins. Nous n’avons qu’à penser à la calculatrice ou au GPS qui remplacent les efforts de mémorisation ou d’orientation.
Ce qui est vrai sur le plan individuel se constate aussi au niveau communautaire. Dans le diocèse de Rouyn-Noranda, nous vivons une année de célébration des cinquante ans de fondation. Ce temps de fête n’est pas qu’un regard vers le passé. Il nous permet de mieux comprendre qui nous sommes et ce que nous voulons devenir.
Dans la foi chrétienne, la réalité du souvenir est fondamentale depuis toujours. Nous faisons constamment mémoire des gestes et des paroles de Jésus. Puisqu’il est Dieu, nous rappeler de lui nous permet d’accueillir sa présence aujourd’hui et de le laisser agir. Il ne faut donc pas l’oublier.