S’attacher et s’arracher
Je ne sais ni où ni quand j’ai lu ce
rapprochement.
D’un double ΄t΄à double ΄ r΄
Quel reversement !
Vivre, n’est-ce pas créer des liens,
S’attacher, quoi ?
Mourir, n’est-ce pas couper des liens,
s’arracher, quoi ?
S’attacher, quelle douceur, quel bonheur.
S’arracher, quelle douleur, quel malheur.
S’attacher, quelle tendresse, quelle caresse.
S’arracher, quelle détresse, quelle tristesse.
Quelle profusion dans l’attachement
Quelle démolition dans l’arrachement
S’attacher, c’est l’audace et la confiance
S’arracher, c’est la peur et la méfiance
Seigneur, je mets ma confiance en Toi
Je Te crois loyal
Souviens-Toi de moi
Je m’appelle Rénal
L’année qui commence rappelle nos fragilités
Une pandémie impose des distances
Saurons-nous cultiver une proximité
Qui invente de nouvelles espérances
Seigneur, donne : le pain
Au creux de la main
Le chant d’un refrain
Lueur de demain
Qui sommes-nous, roseaux fragiles
Qui plient et point ne rompent
Sinon des funambules agiles
Qui avancent qui se trompent
Dans la fragilité, tu sèmes
Un amour d’Éternité.
Je suis faible. Tu m’aimes.
Je maintiendrai.