Sur la place Saint-Pierre, à Rome, des dizaines de milliers de jeunes crient : ‘Viva il papa!’

Le pape François esquisse un sourire. Puis il dit :

‘Merci! C’est touchant de vous entendre crier ainsi votre joie d’être avec le pape. Mais le pape ne peut pas crier avec vous. Ce serait étrange que le pape crie ‘Viva il papa!’

Pour que le pape puisse crier avec vous, -et c’est ce qu’il aimerait-, ne suffirait-il pas de crier ensemble : ‘Vive Jésus!’

Et dans une joie juvénile, la foule crie : ‘Vive Jésus!’

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Le pape est conscient que le regard porte sur lui.

Mais il est plus profondément conscient que son rôle est de refléter un autre, l’Autre, Celui qu’on ne voit pas et dont il veut être le signe, une manifestation, Jésus le Vivant.

Plusieurs aiment appuyer leurs valeurs ou leurs options sur des propos du pape. Ce n’est pas mal de vouloir donner à ses idées des supports qui viennent de haut!

Mais, une proposition n’est pas vraie ou plus valable parce que ‘le pape l’a dite ou écrite’; mais le pape la dit ou l’écrit parce que ce que cette proposition énonce est vrai ou plus valable.

Le pape en appelle à l’assentiment intérieur, au consentement du cœur et de la conscience. Non à l’argument d’autorité, dont il mesure apparemment qu’il ne tient plus la route.

Sur qui s’appuyer? Pascal écrivait déjà au 17e siècle : ‘Seul le consentement de vous à vous-même et non la raison des autres peut vous faire croire.’